LA FÊTE
from Cosanostrart (Konglomeira)



Lorsque j'erre dans les campagnes du sud, contreforts des Pyrénées ou sur le causse de l'Aveyron, il m'arrive de percevoir un fluide émanant des lieux (Massat, St Pons, St Papoul) des êtres (Lulu, Rom, Milou et les autres) du temps passé depuis pas mal d'années.
Ce fluide c'est la fête que chacun se transmet comme un pouvoir et sur lequel aucun contrôle n'est possible.
Ce fluide de la fête, chaque esprit le porte en lui comme une présence. Il monte depuis sa perception jusqu'à sa matérialisation. Il se transforme en une onde qui se propage provoquant une synchronicité des consciences qui réalise l'alchimie fulgurante de la fête.
Le point du surgissement de la fête se détermine, comme les coordonées d'un bâteau ivre, entre une longitude qui serait le sentiment insoutenable d'avoir conscience de notre existence et une latitude qui serait la vision ironique et intuitive de la brièveté de cette existence.
Le pressentir de ce surgissement se matérialise grâce au créatif en tant qu'espace mutant par lequel cette idée de la fête s'entrevoit aussitôt comme un appel à sa réalisation grâce au rassemblement :
La musique et l'image en couple d'oscillations sonores et visuelles construisent le rythme intérieur où nous mesurons ces coordonnées paradoxales, dont l'absurdité ne se conjure que dans la fête.
La fête en effet ne vise qu'à matérialiser ce surgissement absolu et ironique, qui n'est ni sa cause ni sa finalité mais son générateur.
A ce niveau apparaît l'essence même de la fête :
La fête n'est pas une réalité objective, c'est une manifestation de l'idée que chacun se fait de sa présence et du même coup provoque sa volatile et éphémère existence. Seule cette notion de création mutante peut élaborer une structure capable d'appréhender la fête car elle n'est pas un art académique mais une voie de construction de notre désir de liberté.

La création mutante fait écho à notre inconscient collectif de récupération des friches et reliquats du systême qui s'effondre.
Elle engendre dans la conscience des formes qui nous mettent en rapport immédiat avec notre réalité.
L'énergie artistique qui s'en dégage peut alors tordre cette réalité, dont nous ne voulons plus, qui ainsi mutilée devient absurde :
Les artifices de la pensée uniques ont écrasés par une nouvelle échelle de valeurs qui nous est propre et peut ainsi rendre intelligible et réel ce fluide qu'est la fête, nous poussant tous à ce que la fête continue.
La fête devient alors un écho palpable où peut s'échanger tout ce qu'il y a d'essentiel d'un esprit à l'autre, libérant tout ce que notre carcan quotidien étouffe. La fête, dans un sens, s'auto-suffit, sa volatilité ainsi que sa propagation le prouvent. Si la fête, comme nous le constatons et devons le combattre, est toujours réduite au silence et surtout de manière répressive, c'est que sa versatilité lui donne presque un caractère de révolte.
Mais c'est justement au coeur de cette répression que la fête, ne cherchant aucune perspectives de négociations, sait renverser les obstacles qui obstrue sa propre finalité : non pas la révolution, mais le prolongement d'elle-même.
Aucun pouvoir ne peut retenir dans ses mains un fluide tel que la fête et tant que ce fluide sera notre moteur,

rien ne pourra briser notre machine à rêver...

Psychonautes & Télépathes :

Built together our dreams factory !

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