DROIT DE REPONSE SUITE A LA MANIFESTATION CONTRE LES LOIS "SARKOSY" DU 25 JANVIER A RENNES Madame le Préfet, Suite aux troubles survenus samedi 25 janvier à Rennes après la manifestation contre les "lois Sarkosy", nous aimerions vous exprimer notre profonde indignation quant aux conditions dans lesquelles s'est déroulée celle-ci. Il ne s’agit bien sûr pas de critiquer les organisateurs de cette manifestation, qui n'ont absolument rien à se reprocher, mais de dénoncer d'une part votre attitude à l'égard des médiateurs des associations de raveurs et autres organisations ayant pris part à la manifestation (Scalp, MIX-CITE, CNT, Collectif SANS PAPIER, la fédération anarchiste...), et d'autres part l'attitude des forces de répression policière à l’égard des manifestants. En effet, alors que les raveurs avaient ‘joué le jeu’ en prenant contact avec votre cabinet, afin de bien définir le parcours de la manifestation et de s'assurer que nous pourrions défiler avec des camions sonorisés (comme cela a été fait à Paris dans le calme et l'ordre), nous avons appris par l'intermédiaire du Commissaire de Police, le Samedi 25 Janvier à 13h00, qu'un arrêté préfectoral avait été pris la veille interdisant les "engins de sonorisation" sous prétexte que cela aurait pu finir en "teknival". Il est inadmissible que cette décision n’ai pas été communiquée aux organisateurs avant la manifestation. Les dits camions se sont vu saisis en périphérie de Rennes pour être conduit au commissariat où ils n'ont été restitués que très tard dans la nuit (3h du matin). Ces chars étaient prévus pour créer une ambiance festive et donc éviter les débordements de certains! Signalons que le commissaire a refusé de donner une copie de l’arrêté au responsable de la manifestation. S’en est suivie une très forte pression policière tout au long de la journée, le dispositif impressionnant mis en oeuvre en étant l'expression la plus flagrante. Le signataire de la déclaration de la manifestation aura aussi été agressé verbalement par les autorités policières présentes sur place dans le but affiché de nous dissuader de revenir. Nous avons pu assister au cours de cette journée à des abus des forces de l'ordre allant jusqu'à confisquer des bijoux jugés comme armes blanches de 5e classe! Pour finir l'évacuation de la place de la Mairie à 20h10 tapante, 20h étant l'heure officielle de la fin de la manifestation, démontre bien que les forces de police ne demandaient qu'à en découdre! Des remarques régulières du genre: "Vous allez voir on va charger, vous avez intérêt à les tenir parce qu’on ne se fera pas prier!!" ne font que renforcer cette hypothèse. Nous sommes profondément attristés par ces évènements postérieurs à la manifestation qui auraient pu être évités si le bon sens de retenir les forces de polices avait primé sur le désir de se défouler sur un public qui avait jusqu'alors été, certes turbulent mais pacifique! Notre sentiment est qu’une action préméditée de décrédibilisation et de déstabilisation digne d’un état totalitaire n’aurait pas été menée autrement. Rennes devient décidément une ville dangereuse vu le nombre d'interventions de ce type (manifestation de raveurs fin juin, transmusicales , etc.) que l'on a pu observer depuis quelques mois! C'est donc avec tristesse que nous vous adressons cette lettre, tant nous sommes consternés, non seulement par les retombées médiatiques contre notre mouvement, mais aussi par les décisions de justice à l'encontre de trois personnes. Ces jeunes gens ont écopés de quatre mois de prisons dont un ferme. Pris au hasard parmi les manifestants, et jugés en comparution immédiate, ils n’ont pas pu bénéficier des nombreux témoignages qui les auraient innocentés. Il apparaît la encore qu’il existe une différence dans le traitement des affaires de justice selon la catégorie sociale des prévenus. Ces pratiques indignes de notre état, n’incitent pas les « raveurs » à jouer le jeu pour les prochaines actions. La marginalisation des initiatives culturelles et militantes ne peux s’éviter dans de telles conditions de répression aveugle et systématique. Le mot répression est d’ailleurs peu pertinent en l’occurrence, car pour que la répression s’applique il faut qu’il y ai délit, ce qui n’a pas été le cas. Veuillez recevoir madame le préfet, l'assurance de nos sentiments festifs les meilleurs. LE RIDANT Julien, BREGAINT Loic, LES RAVEURS, et toute les personnes ayant assistées a cette manifestation! PS : Cette lettre sera diffusé à la presse ainsi que sur internet.